[Essai rédigé soigneusement dans un des carnets de voyages de Sanctus]

La vérité est une version subjective à chaque être de la réalité. Elle est d’ailleurs plus ou moins liée à celle-ci en fonction du pragmatisme de l’individu, de la fertilité de son imagination et du contrôle qu’il a sur celle–ci. Un objet non pensant n'a pas de vérité propre, seulement celle que lui accordent la caste supérieure de "ceux qui vivent", mais agit dans la réalité.

Quelle emprise avons-nous sur la réalité ? Quelle emprise a t-elle sur nous ? Indirectement quelle est mon emprise sur la vérité des autres ?

Le mensonge.

Faire apparaitre vrai quelque chose qui ne l’est pas. Influencer la vérité d’autrui sans avoir besoin de passer par la réalité, auquel le sujet sera peut-être peu perméable de toute façon. Chaque être à ses défenses, son incrédulité. Mais un être trop renfermé est un être qui n’évolue pas. Le manipulé idéal est quelqu’un qui se renferme une fois le message erroné transmit.

Le mensonge de masse marche mieux. L’instinct grégaire des êtres est fort. Un reliquat de l’être social parfait qu’il a faillit devenir. Mais cela aurait été au prix de sa créativité, de celle de l’espèce. Pour qui sait se faire entendre, il sera plus facile de manipuler mille êtres que d’en manipuler un seul.

Une fois acquise la vérité des autres, la réalité sera altérée dans la mesure de leurs champs d’action. Et ma vérité forgera, avec leur aide, La Réalité. Et une nouvelle pensée bouleversera encore le monde. Est-ce cela, le but auquel j’aspire ? Comment le saurais-je ? Moi qui aie toujours vécu dans le mensonge ?


Je serais donc le prophète du mensonge si La Déesse me l’accorde. Le maitre des faux semblants. Je répandrais alors la vérité sur Vesperae. Ma Vérité