Les paroles du poète se perdent dans l'air froid. Il est seul sous le lampadaire, sur le pavé battu par les vents de ce pont solitaire. Il se penche et observe l'onde noire et tumultueuse. Il souffre tellement que ses larmes se sont taries. Il a si mal. l'absinthe ne lui procure même plus de réconfort. Comme un poignard planté dans le cœur pour le blesser, comme un poignard dans les reins pour le faire agoniser. Il attend avec impatience celui qui l'achèvera.
Mais son cœur continue de battre, le blessant à chaque mesure. Le bruit de l'eau cause couvre le son de ses sanglots. Il a quand même finit par pleurer. Mais elles ne le soulagent plus, elles ne vident plus le cœur de sa douleur.
Le poète tient maintenant un poignard dans sa main. Il dessine des bracelets sanglants sur ses poignets. La lame acérée entaille profondément ses veines. Il s'assit sur le sol de pierre et leva les yeux vers la lune, qui ne lui sourit plus.
Bientôt, seuls deux yeux morts la fixèrent.