Enfants de la Lune
La lune rousse
Dans le ciel monte lentement
Je ressens en moi cette chaleur si douce
Qui réchauffe doucement mon sang.
Dans ma profonde vénération
Je ne crains plus rien
Pas même de ses amants les sombres pulsions
Qui d'un coup de griffe assombriraient mon destin.
Cet astre majestueux
Est dans ma vie le soleil que ne n'ai pas
Jamais plus je ne l'ai revu de mes yeux
Depuis que je suis passés hors du trépas.
De ses flèches argentées
Elle illumine mes nuits
Je la vois de mes yeux de damnée
Elle guide mon pauvre cœur meurtri.
Perdition
Par delà la nuit et les songeslugubres,
Au milieu desquels je me débats
Allongée, dans une noire cellule
Avec une camisole qui m'entaille lesbras.
En vain j'essaie de sortir descauchemars
Mais les Ombres me tourmentent,
Ces voix ancrées dans esprit,lancinantes
Je pleure, supplie, en vain et chaquesoir.
Telle un piano désaccordé
Mon cœur bat, désordonné
Jour après jour, mon pauvre corpsfaiblit,
Comme un pantin qu'on userait et qu'onjetterait à l'envi.
Je crie
Il est étouffé dans le bâillon
De Mort tout d'amertume serti
Une sombre promesse de damnation.
Illusions.
Pauvre jeune fille
Endormie sur la tombe
De son amant à la santé si fragile
Qui l'a quitté pour l'Ombre.
Elle a pleuré
Elle a tout fait pour le guérir
Mais rien ne l'a soigné
Il est mort en martyr.
Elle a prié Dieu
Ses mains sont en sang
Elle l'a cru miséricordieux
Mais elle ne supplie qu'un éternelabsent.
Elle tombe inanimée
Sur la pierre mortuaire
Si bien que la nuit vient la trouver
Et la pluie de devenir son suaire.
Elle est morte de froid
Dans sa naïve espérance
Ses mains enfoncées à l'endroit
Où est enterré un trésor perdud'avance.